Peu connue du public occidental, l'animation russe constitue une étape importante de l'histoire du cinéma d'animation tant par sa qualité artistique que par sa diversité de styles et de techniques. Ce programme présente une sélection de films de différentes époques qu’accompagne un  florilège des œuvres de M. Balakirév, F. Kreisler, A. Dvorzak, P. Tchaïkovski, S. Prokofiev, A. Khatchatourian, de musique traditionnelle d’Europe de l’Est et de compositions originales. 

Ce ciné-concert offre une occasion unique de découvrir des films d’animation de très grande qualité et d’écouter un concert de musique du répertoire classique et traditionnel. 

Vadim Sher introduit le spectacle avec un conte fantaisiste. 

Une autre version de ce ciné-concert intègre un clown interprété par Pierre Val 

 
 

L’ANIMATION 

 
 

    Le film d’animation russe naît en 1910 avec le film de poupées animées La Belle Lucanide de Starevitch. La Révolution perturbe la production cinématographique en Russie qui se concentre sur la propagande de la jeune république soviétique. Quelques films d’animation sortent dans les années 20, mais c’est seulement en 1936 qu’est fondé le studio de dessins animés soviétiques “Soyouzmoultfilm”,13 ans après The Walt Disney Company. Le premier dessin animé de long-métrage est présenté au public en 1945, après la fin de la guerre. L’âge d’or de l’animation russe commence alors. Les plus grands noms de l’animation travaillent pour “Soyouzmoultfilm” - les studios indépendants n’existent pas avant 1990. Citons parmi eux, M. et V. Tsekhanovsky, Les Cygnes sauvages,1962 ; Youri Norstein et son célèbre Le Conte des contes, 1979 ; Lev Atamanov ;  Garri Bardine et ses films en pâte à modeler, Le Loup gris et le petit chaperon rouge, 1991. La plupart de ces films n’ont pas dépassés les frontières de l’URSS. Et jusqu’en 1991, seuls de rares cinéphiles avaient pu les admirer. L'animation russe représente un échelon marquant de l'histoire du cinéma d'animation par sa qualité artistique et la grande diversité de ses styles et de ses techniques. Parmi les techniques utilisées on trouve, entre autres, des peintures animées (à l’huile, à la gouache ou à l’aquarelle), des marionnettes (en volume ou à plat) alliant toutes sortes de matériaux, mais aussi des dessins animés plus classiques. 

 
 

LA MUSIQUE 

 
 

  La musique d’un film d’animation est nettement plus présente que celle d’un film de fiction. Il n’est pas rare qu’elle l’accompagne en continu du début à la fin. Cette omniprésence musicale est finalement très proche de celle de l’accompagnement du cinéma muet. Ses fonctions, d’ailleurs, aussi : refléter les caractères des personnages, souligner les temps forts, créer les ambiances, suivre les actions au millimètre. Après avoir créé des musiques pour films muets, la logique artistique a posé notre regard sur l’animation et nous a menés à la création de ce programme. 

 
 

    Notre enfance a été bercée et secouée par l’animation soviétique. Certes, nous n’avions pas accès aux dessins animés étrangers, mais devenus adultes et les ayant depuis découverts, nous restons adeptes des « moultfilms » (nom donné en Russie à tout film d’animation). Lors de nos parcours de musiciens, nous apprécions particulièrement jouer les musiques traditionnelles et savantes des Pays d’Europe de l’Est. Ce ciné-concert représente donc l’alliance de ces deux univers qui nous animent.  

 
 

    Les films de ce programme ont été sélectionnés pour leur intérêt artistique mais aussi pour l’intérêt qu’ils suscitaient à être mis en musique. Nous avons également veillé à représenter la fameuse diversité des styles et des techniques. Parmi les films sélectionnés deux n’avaient pas de musique à l’origine : La Patinoire, crée en 1927, appartient à l’époque du muet ; et la bande son de La Loi de la conservation est constituée uniquement de bruitages synchronisés. Pour le premier, nous avons créé une musique à partir des œuvres de Mikhaïl Balakirev, de Fritz Kreisler et de morceaux folkloriques ; et pour le deuxième, c’est une musique originale que nous intégrons à la bande son du film. Nous avons conçu pour les cinq autres films une proposition musicale différente de celle d’origine pour les accompagner, non que les musiques d’origine ne nous plaisent pas. Par un collage musical mûrement réfléchi nous avons dessiné musicalement notre vision personnelle de chaque film. Aussi, le sens de ce ciné-concert est de donner au public, jeune et adulte, l’occasion de découvrir à la fois l’animation russe, d’une grande qualité et si peu connue, et d’écouter un concert de musique du répertoire classique et traditionnel (5 à 7 films sont proposés en fonction de l'âge du public).  

    Le collage musical qui accompagne ce programme est conçu à partir des œuvres de M. Balakirev, F. Kreisler, A. Dvorzak, P. Tchaïkovski, S. Prokofiev, G. Dinicù, A. Khatchatourian, de la musique traditionnelle des pays d’Europe de l’Est et des compositions originales de Vadim Sher et Dimitri Artemenko. 

Fantaisie de Noël, de L. Kochkina, 1993 

De magnifiques peintures animées représentant une fantaisie autour du sujet du ballet d’Igor Stravinski « Pétrouchka » où Pétrouchka (Guignol russe) tombe amoureux d’une poupée danseuse. 

Attraction, de A. Deminev,1995 

Une attraction pour les petits, une allégorie politique pour les grands qui bénéficie dans ce programme d’une musique spécialement composée par Dimitri Artemenko. 

Parassolka au cirque, de V. Dakhno, 1980 

L’une des aventures de Parassolka, ici clown. Un exemple de dessin animé classique avec des personnages drôles et attachants. 

La Loi de la conservation, de N. Makovski, 1995 

Bref court-métrage représentant un balayeur qui  balaie tout, jusqu’à sa propre ombre... Projeté avec la bande son d’origine tout en y intégrant une musique spécialement composée par Vadim Sher et jouée en direct.  

La Moufle, de R. Katchanov, 1967 

L’histoire d'une petite fille dont la mère refuse un animal à la maison. Sa moufle en laine rouge se transforme alors en un petit chien intelligent et joueur. Un chef-d’œuvre de l’animation de marionnettes. 

La Patinoire, de I. Jeliaboujski, 1927 

Dessinée en simples traits fins, c'est l'histoire très vive d'un garçon qui devient champion de patinage sur glace. Ce film marque les débuts de l'animation russe mais reste fascinant tant par son inventivité que par sa modernité 

Un siècle de films d’animation russes : URSS / Russie - 1927 / 1996 - 55 mn 

Tout public à partir de 5 ans 

  

Une sélection de dessins animés accompagnés d’un collage musical conçu et interprété par 

  

Dimitri Artemenko violon 

Vadim Sher piano, récitant 

FLORILÈGE AU FIL DES NEIGES 

EXTRAITS VIDEO